Viva Technology, le Conseil Présidentiel pour l’Afrique et Seedstars Africa Ventures ont dévoilé de nouvelles initiatives destinées à booster les investissements dans l’innovation africaine.
Par Bilkiss Mentari, à Paris
Unis dans leur appui à la filière tech africaine, le salon Viva Technology- ou VivaTech- le Conseil Présidentiel pour l’Afrique (CPA) et le fonds de capital-risque Seedstars Africa Ventures ont annoncé une série de partenariats public-privé et d’investissements destinés à soutenir l’entrepreneuriat africain et sa diaspora. Parmi les actions et projets mis en avant, on citera notamment l’établissement prochain d’un prix dédié à la scène tech africaine- les AfricaTech Award-, la solution d’accompagnement entrepreneuriale PASS AFRICA et une coopération financière renforcée entre investisseurs institutionnels. Autant d’engagements qui « [sont] une nouvelle illustration du dynamisme de la scène entrepreneuriale africaine et de l’attrait croissant des innovations technologiques et de la croissance économique de l’Afrique », selon le communiqué conjoint.
VivaTech- le coordonateur du CPA, Wilfrid Lauriano Do Rego, et Seedstars Africa Ventures ont par ailleurs appelé les grandes entreprises et investisseurs institutionnels à profiter de cet élan pour soutenir les économies africaines en croissance grâce à de nouveaux modèles de financement.
De fait, ces annonces font directement écho au « New Deal » pour l’Afrique, un appel signé le 31 mai par une trentaine de dirigeants africains et mondiaux, qui a exprimé notamment le vœu que « les entrepreneurs africains [aient] accès au financement en ciblant les phases les plus cruciales de leurs projets, notamment le démarrage », selon la formule de Charles Michel, président du Conseil européen.
« Nous devons encourager davantage le développement de l’entrepreneuriat en Afrique, qui est l’une des clés pour préparer l’avenir de la jeunesse du continent »
Franck Riester, ministre délégué au Commerce extérieur et à l’Attractivité économique, fait preuve du même tropisme pour le continent lorsqu’il souligne qu’il faut « […] encourager davantage le développement de l’entrepreneuriat en Afrique, […] une des clés pour préparer l’avenir de la jeunesse du continent ».
Prévue pour l’édition 2022 de VivaTech, qui se tiendra à Paris et en ligne, l’organisation des AfricaTech Awards est la première initiative promue conjointement par Viva Tech, le CPA et Seedstars Africa Venture. Son objectif consistera en premier lieu à identifier et faire émerger les solutions de startups les plus prometteuses , dans tous les secteurs : agriculture, santé, finance, énergie, commerce de détail, éducation…
Objectif : identifier et faire émerger les solutions de startups les plus prometteuses
Outre des récompenses en argent et le lancement d’une web série dédiée, « Entrepreneur », les Africa Tech Awards devraient être l’occasion pour les lauréats désignés de prendre la parole, gagner en visibilité et saisir des opportunités d’affaires. Les futurs partenaires des Prix AfricaTech seront quant à eux annoncés au quatrième trimestre, et devraient inclure une organisation internationale de premier plan, des partenaires médiatiques mondiaux ainsi que des sociétés de capital-risque.
Autre avancée mise en avant, la solution d’accompagnement Pass Africa a été lancée par la Banque publique française d’investissement (BPI France) et permettra notamment aux bénéficiaires de disposer d’un accès unique prioritaire et accéléré dans les domaines de l’investissement, du financement, de l’assurance, de la garantie et du soutien à l’innovation. Davantage, ce programme est une communauté mobilisée et connectée, qui offre des opportunités de réseau, de communication et de partenariats.
Le CPA a ainsi dévoilé des accords de coopération avec ses homologues ivoiriens et sénégalais pour associer le label Pass Africa à d’autres programmes destinés aux entrepreneurs de la diaspora dans ces pays tandis que d’autres partenariats sont en cours de discussion. Parmi ces alliances annoncées,Seedstars Africa Ventures et Pass Africa devraient en particulier s’associer pour faciliter l’accès au capital des startups de la diaspora et leur fournir un soutien sur le marché africain et des réseaux internationaux. In fine, l’aval de Pass Africa devrait « contribuer […] à faciliter l’accès au marché et la croissance des revenus de ces entrepreneurs », explique Maxime Bouan, associé directeur de Seedstars Africa Ventures.
Une approche globale du programme qui fait dire à Wilfrid Lauriano Do Rego, coordinateur du CPA , que « Pass Africa n’est pas seulement un programme de soutien aux startups [mais] une priorité.[…], un puissant catalyseur d’innovation et de croissance économique, tant en France qu’en Afrique ».
« Plus de 80 % des startups africaines font état de difficultés d’accès au financement »
« Pourtant, plus de 80 % des startups africaines font état de difficultés d’accès au financement », rappele Makhtar Diop, le directeur général de l’IFC- la filiale de la Banque mondiale dévolue au secteur privé- qui a confirmé son soutien financier auprès des Africa Tech Awards,.
C’est pour combler ce déficit d’investissement que Seedstars Africa Ventures a cherché à établir de nouveaux partenariats avec des acteurs-clés du monde de la Finance. Dans cette optique, la structure dédiée au capital-risque s’est associé à la société de capital-investissement française LBO France (6,3 milliards d’euros d’engagements). Le continent est de fait vu comme « la nouvelle frontière » par le directeur général du fonds, Robert Daussun, « une région où l’innovation est dynamique, l’humeur […] incroyablement positive et la démographie et l’économie […]des moteurs puissants ». En coopération avec Seedstars, LBO contribuera ainsi au financement d’entreprises innovantes opérant en Afrique subsaharienne dans des tours d’amorçage et de série A. Le fonds de private equity en est déjà à son troisième investissement sur le continent et peut s’appuyer sur une présence dans toute la région pour investir dans des entreprises en phase de démarrage, dans tous les secteurs et au-delà des principaux pôles technologiques.
En investissant jusqu’à 2 millions de dollars par opération, avec une possibilité de réinvestissement, le fonds agit comme le chaînon manquant entre les accélérateurs et les fonds de stade ultérieur. Mieux, en enclenchant cette dynamique positive à destination de l’Afrique, « l’engagement de LBO France est un signal fort pour le marché [qui devrait inciter] les entreprises et autres investisseurs institutionnels à s’associer et à profiter pleinement des opportunités offertes par la croissance africaine », conclue Tamim El Zein, Managing Partner de Seedstars Africa Ventures.
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