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Technologie L’Afrique a besoin de désapprendre et de réapprendre pour adopter la quatrième révolution industrielle (4IR)

Le continent, après avoir raté la troisième révolution industrielle, prendra-t-il le train en marche de la quatrième révolution industrielle (4IR) ? Surtout, saura-t-il faire face aux changements qu’elle apporte en termes d’emplois notamment. Mohammed Saeed, spécialiste des technologies de l’information basé à Durban en Afrique du Sud, invite les gouvernements africains à repenser le secteur universitaire afin de se préparer de manière adéquate au tsunami de la 4IR.

 

Reportage à Durban, par Farai Diza

 

Si les progrès technologiques font figures de promesses de progrès socio-économique pour l’Afrique,  pour l’heure ils se traduisent également par un impact  négatif sur les économies du continent,  ce dernier restant mal équipé pour faire face à ces évolutions. L’émergence de la quatrième révolution industrielle (4IR) apparait ainsi comme une source d’inquiétude au lieu d’être un vecteur d’opportunités.

 

« A l’aube du 4IR, les technologies et les tendances telles que les médias sociaux, les vidéos, Internet, la robotique, la réalité virtuelle et l’intelligence artificielle, changent notre façon de communiquer, de vivre et de travailler»

 

Si la 4IR a apporté l’avenir sur le continent grâce à la numérisation de presque tout, ces progrès technologiques continueront d’affecter les emplois. Un risque que l’Afrique ne peut se permettre de prendre. De nouvelles technologies puissantes font leur apparition, qui favoriseront la croissance, mais toucheront également les individus de nombreuses manières et auront certainement un impact sur l’économie, la société et la qualité de vie des personnes. Ainsi, Mohammed Saeed, spécialiste des technologies de l’information basé à Durban en Afrique du Sud, invite les gouvernements africains à repenser le secteur universitaire afin de se préparer de manière adéquate au tsunami de la 4IR.

 

«Une meilleure approche pour relever ce défi serait de désapprendre, de réapprendre et de révolutionner l’enseignement et l’apprentissage afin de gérer l’inadéquation du milieu de travail, de créer des emplois, de maintenir des emplois et de constituer une main-d’œuvre pour l’avenir», explique-t-il. Soulignant également que le monde entier se dirige dans cette direction, et que la lourde tâche consiste désormais à élaborer un programme d’enseignement qui doterait les étudiants des compétences et des connaissances technologiques appropriées. «Il y a plusieurs décennies, alors que j’étudiais en Inde, si je devais communiquer avec mes parents chez moi, le processus était long. Je devais écrire une lettre, me rendre physiquement au bureau de poste, acheter des timbres, puis poster la lettre et attendre environ un mois pour la réponse. Mes parents ont suivi un processus similaire pour répondre. Dans cette chaîne de processus, les humains travaillaient. Aujourd’hui, à l’aube du 4IR, les technologies et les tendances telles que les médias sociaux, les vidéos, Internet, la robotique, la réalité virtuelle et l’intelligence artificielle, pour n’en nommer que quelques-uns, changent notre façon de communiquer, de vivre et de travailler».

 

Une façon intelligente de préparer ses élèves à la 4IR

 

 

De fait, en quelques secondes et en temps réel, la réalité virtuelle permet désormais à quiconque de se connecter et de socialiser à des niveaux véritablement humains, avec sa famille, ses amis et ses partenaires commerciaux dans le monde entier. En Afrique du Sud, certains enseignants cultivent déjà la culture technologique chez leurs élèves en les motivant à promouvoir leurs études grâce à la technologie. Et le concept fonctionne. Collegiate Girls  Lee Raynor, professeur d’histoire et de géographie au lycée, utilise des téléphones portables «non autorisés» dans sa classe en permettant à sa classe de tweeter sur ce qu’ils ont appris pendant les cours. Une façon intelligente de préparer ses élèves à la 4IR selon lui.

 

«Ce que je fais, deux minutes avant la fin de chaque leçon, c’est que j’arrête d’enseigner et j’encourage mes étudiants à sortir leur téléphone portable et je leur demander de tweeter la chose la plus importante qu’ils ont apprise dans cette leçon. Chaque classe a un hashtag différent qu’il utilise dans ses tweets. Je recherche ensuite la balise de hachage et tous les tweets de la classe apparaissent, puis je vois ce que les apprenants pensaient être la pensée la plus importante de la leçon », explique l’enseignant. Il ajoute que l’un des aspects les plus importants de cette méthode est qu’elle permet également aux élèves de rattraper facilement le travail scolaire manqué.

 

L’idée est d’améliorer la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage pourque les élèves soient mieux préparés au marché du travail à l’époque de la 4IR.

 

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