Au Rwanda, nombre d’entreprises ont fermé en raison de la crise sanitaire du Covid-19. Les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie, du commerce ont été les plus durement touchés. Pour les aider à traverser cette crise, le gouvernement a mis en place un plan de sauvetage.
Par Saady Cyuzuzo, à Kigali
Les études révèlent que les secteurs les plus touchés par le ralentissement de l’économie sont le tourisme, l’hôtellerie et le commerce. Comme d’autres pays, le Rwanda, dont l’activité du secteur reposait pour l’essentiel sur le tourisme d’affaires et l’évènementiel, le choc a été violent. Et le gouvernement l’a bien compris. Avec pour objectif d’atténuer le contrecoup subi par les entreprises, le ministère des Finances du Rwanda a, et ce dès le 4 avril, mis en place un nombre important de mesures de soutien. Ainsi le ministère a travaillé avec des banques commerciales afin de fournir des prêts pour tous types d’entreprises (de la start-up à l’entreprise expérimentée). Des fonds mobilisés dans des délais records, seulement 3 jours après que les bénéficiaires se soient déclarés en ligne. La Banque nationale du Rwanda est à ce titre intervenue en tant qu’intermédiaire entre les banques commerciales et les entreprises, fournissant notamment une extension des facilités de crédit de 50 milliards de francs rwandais (50 millions de dollars) aux banques commerciales. Le but étant de permettre aux banques commerciales de faciliter les remboursements des prêts des particuliers et des entreprises. Cela s’ajoute au prêt d’un peu moins de 110 millions de dollars que le Fonds Monétaire International (FMI) a accordé au Rwanda pour compenser les pertes dans les secteurs du tourisme et du commerce.
Pour sa part la fédération du secteur privé rwandais a établi un fonds de reprise économique qui travaille avec les banques commerciales et les institutions de microfinance afin de prêter de l’argent aux institutions qui sont éligibles au processus de reprise.
Les solutions digitales comme rempart à la pandémie
Entre temps, pour maintenir l’activité, le gouvernement a encouragé les sociétés à privilégier les solutions digitales. Les entreprises de télécommunications ont travaillé avec les autorités afin de réduire certains frais et ainsi augmenter les volumes de transferts d’argent avec les banques commerciales. Cela a notamment permis de limiter les interactions physiques entre les personnes. Sur le modèle de ce qui a été fait par Irembo, la plateforme de service public, qui a permis aux citoyens de continuer de bénéficier d’un certain nombre de services sans se rendre sur place. La seule chose à faire était alors d’envoyer un email à l’institution que l’on souhaitait contacter. Les agriculteurs ont pu, par exemple, se tourner vers le ministère de l’Agriculture grâce à la plateforme Irembo. Cette solution a permis à de nombreuses personnes non seulement de poursuivre leur travail mais également de le sécuriser.
« Nous pensions que nous allions devoir tout recommencer »
Si ce type de mesures ne sauve pas les entreprises les plus durement touchées par la crise, d’autant qu’elle se prolonge, elles auront du moins donné un peu d’espoir aux entrepreneurs. « Au début de la crise nous étions très inquiets. Nous pensions que nous allions devoir tout recommencer après cette crise sanitaire, se souvient Scrapy Simon, un artiste qui travaille dans une coopérative de jeunes artistes avant de poursuivre sur une note plus optimiste. Mais avec les mesures mises en place par les autorisés, nous avons pu obtenir des prêts. Nous avons perdu de l’argent, bien sûr, et nous continuons à en perdre, mais nous pensons qu’avec les outils digitaux à notre disposition et une fois que la population se sera adaptée à la situation, nous serons capables de reprendre l’activité et de sauver nos emplois. » Ce qui est précisément l’objectif de l’État : alors que le pays a connu une hausse de 9% du taux de chômage entre février et mai dernier, la période de confinement, la priorité est à la reprise de l’économie afin de maintenir les emplois.
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