Plus d’un mois après l’annonce de la réouverture, progressive, des écoles, de nombreux étudiants rwandais apprennent toujours depuis leur domicile. Une source de stress et un manque d’apprentissage pratique qui pourrait leur couter leur examen final. Conscient du problème, les instituts d’enseignements supérieurs espèrent pouvoir rouvrir plusieurs classes avant la fin du mois.
Par Cyuzuzo Saady
Le Rwanda réussi lentement mais surement à diminuer le nombre de contaminations à la Covid-19. Attendue, la décision d’une réouverture progressive des écoles avait été actée lors d’une réunion présidentielle le 12 octobre dernier. Et aujourd’hui, les instituts d’enseignements supérieurs (HLIs) qui ont rempli les conditions sanitaires requises, espèrent pouvoir rouvrir leurs portes avant la fin du mois. Deux tiers des élèves rwandais suivent toujours leurs cours depuis leur domicile et cette situation développe chez eux, une forme de pression et une peur de rater leur année. Car le temps presse. Des cours jusqu’à début avril avant deux semaines de congé pour terminer l’année début juin et entamer les examens le 12 juillet. « Lorsqu’ils nous ont renvoyés chez nous, nous étions heureux, nous étions en vacances avant l’heure, explique Aline Kaysire, une étudiante. Mais après un mois les choses sont devenues sérieuses et cela a commencé à m’inquiéter. Je ne pouvais pas m’empêcher de penser à mes examens. »

« Les études supérieures demandent des expériences pratiques et en présentiel pour aider et guider ces jeunes »
« Il y a eu beaucoup de cours en ligne, mais cela n’était pas très efficace puisque les études supérieures demandent des expériences pratiques et en présentiel pour aider et guider ces jeunes qui s’approchent de plus en plus de leur examen », explique Joseph Bayingana, directeur des études au conseil de l’éducation du Rwanda (REB). « Mais ils ne doivent pas abandonner. Ils sont là pour tester, pour que l’on sache ce que l’on doit faire lorsque toutes les classes feront leur rentrée. » Le ministère de l’éducation va aussi dans ce sens et insiste sur l’importance du suivi des règles dictées par les autorités sanitaires. Le conseil des études supérieures et le REB travaillent d’ailleurs conjointement avec les instituts pour renforcer ces politiques et accompagner les étudiants au cours de l’année.
Alors que la pandémie pourrait durer, de nouvelles technologies font toujours leur arrivée
« Personne ne sait quand cette pandémie se terminera, donc il est préférable de se servir de cela et d’imaginer que nous vivons le « nouveau normal » en formant nos enseignants qui ont du mal avec les technologies et nos étudiants. L’e-learning semble nous avoir permis de nous améliorer au vu de ce que certains de nos élèves ont réalisé lors de leurs examens », explique John Bashayija, principal à l’école Ndera, dans la province de Kigali. « L’équipe de l’établissement et le comité, travaillent sur un plan d’amélioration de l’école. L’une de nos priorités c’est bien sûr la santé de nos enseignants et de nos élèves tout en rattrapant le temps perdu afin de préparer nos élèves aux examens. » Pour assurer un suivi constant et une communication entre les enseignants, les parents et le staff, John Bashayija a commencé à utiliser Urubuto. Cette application a également permis, entre autres, de gérer les permissions des élèves et de suivre les étudiants dans leur discipline quotidienne. Si la réouverture est attendue, la technologie a, elle, déjà fait sa place dans les écoles rwandaises.
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