Selon les nouvelles ambitions de Paul Kagamé, le Rwanda doit devenir une terre d’exportation du savoir made in Afrique. A ce titre, le pays mise sur les sciences et les technologies. Reportage à Kigali.
Texte par Dounia Ben Mohamed et vidéo par Myriam Sellam
Ce n’est sans doute pas un hasard si la deuxième Rencontre Internationale biennale du Next Einstein Forum (NEF), concours de l’innovation continentale, « le plus grand évènement scientifique organisé en Afrique avec plus de 1 500 personnes venant de 91 pays » selon ses promoteurs, s’est tenue à Kigali, au Rwanda. Si ce programme, une initiative de l’Institut Africain des Sciences Mathématiques (AIMS) en partenariat avec la Fondation Robert Bosch, qui vise à promouvoir les champions locaux de la Science et de la Technologie, dans 35 pays du continent, a démarré au Rwanda, c’est que le pays se positionne comme terre d’innovation… et d’exportation du savoir made in Africa.
Pays de service, le Rwanda mise sur l’industrie et les technologies pour atteindre l’émergence selon le plan articulé autour de sa vision Rwanda 2050. Première pierre à l’édifice, la Zone économique spéciale de Kigali (Kzes) attire d’ores et déjà les industriels du monde entier et se veut la plateforme d’exportation du savoir-faire made in Rwanda. En attendant que Kigali innovation city, phase II de la KZES, positionne le pays comme hub technologique…
« KIC va créer un écosystème dans lequel vont se côtoyer des universités, des industries, des startup qui opèrent dans le secteur des Ntic »
Sur les hauteurs de la Kzes, un chantier s’achève. Celui de la construction d’un campus universitaire, un partenariat avec la très renommée université américaine Carnegie Mellon. Une université, d’un coût de 10 millions de dollars avec une capacité d’accueil de 500 élèves, qui doit accueillir ses premiers étudiants cet été, et se veut être la vitrine de la future Kigali Innovation City (KIC). Phase II de la KZES, cette « smart city » a vocation à servir de catalyseur à toutes les initiatives, publiques comme privées, autour des Ntic dans le pays. « KIC est la Silicon Valley rwandaise, implantée au sein même de Kigali, indique Viateur Kabiligi, coordinateur du projet de KIC au sein du Rwanda Development Board. Cette cité numérique se veut être un mixte entre des universités et des centres de formation. Cisco par exemple va installer un centre de formation d’ingénieurs en Ntic ; des industries technologiques, à l’image de Tech Pharma ; des start-up innovantes. Le Rwanda se positionne comme un hub numérique. KIC doit élever le niveau du pays dans le domaine des Tics. » Avec notamment la mise en place d’un incubateur, KIC doit permettre aux acteurs locaux de la Tech, de se frotter au savoir-faire des leaders internationaux et monter ainsi en gamme. C’est dans ce sens que le fond Rwanda Innovation Fund, doté de 100 millions de dollars (88 millions d’euros), a été mis en place, pour soutenir les start-up locales.
« D’ici quelques années, le Rwanda deviendra une terre d’exportation du savoir high tech ! »
Le Rwanda voit grand et se donne les moyens de ses ambitions. Ainsi, étendue sur 178 hectares de terrain, avec 67 parcelles, la phase de KZES, dédiée aux technologies, a bénéficié de plus de 250 millions d’euros d’investissement pour l’aménagement du site, avec routes, électricité, eaux, fibres optiques et autres. Si le projet ne sera pas achevé avant plusieurs années, les premières parcelles ont déjà été vendues. « Ainsi, dans quelques années, ambitionne le ministre Vincent Munyeshyaka, le Rwanda deviendra une terre d’exportation du savoir high tech ! ».
Texte par Dounia Ben Mohamed et vidéo par Myriam Sellam
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