La deuxième édition des Rencontres Africa 2017, dont la première des trois manifestations prévues cette année, se tenait les 2 et 3 octobre à Abidjan, a été mise à profit par les autorités ivoiriennes, mobilisées pour promouvoir le Plan national de développement, PND. Et inviter les investisseurs Français à se repositionner sur un marché où désormais les Chinois, Marocains et autres partenaires de la Côte d’Ivoire prennent le dessus.
Par Issiaka N’Guessan, à Abidjan
Sans détour, et dès l’ouverture des Rencontres Africa dont la première des trois manifestations prévues cette année se tenait les 2 et 3 octobre à Abidjan, le vice-président ivoirien, Daniel Kablan Duncan adressera un message plus qu’explicite aux investisseurs français. « Je voudrais traduire ma reconnaissance aux promoteurs de cette rencontre à Abidjan, avant Tunis et Nairobi. Nous apprécions à sa juste valeur cette marque de confiance dans notre volonté de continuer à rendre plus attractif l’environnent des affaires dans notre pays. » L’opportunité pour les autorités ivoiriennes, mobilisées à cette occasion, de promouvoir la Côte d’Ivoire comme la plateforme des investissements dans la région.
« La Côte d’Ivoire est incontestablement positionnée comme une des portes d’entrée de la CEDEAO. Depuis 2011, le gouvernement ivoirien a entrepris des réformes pour améliorer le cadre macro-économique. Nous avons un taux d’inflation à moins de 3%. Il nous apparaît important de nous appuyer sur le secteur privé à travers le partenariat public-privé ou privé-privé, innovateur » a recommandé Daniel Kablan Duncan. Le Plan national de développement 2016-2020, estimé à 30.000 milliards FCFA selon le Vice-président, réserve « 62.5% au secteur privé ». Il poursuit : « Si le commerce intra-africain demeure encore faible, la Côte d’Ivoire fait figure de pionnier, elle réalise 34% de ces échanges avec le reste de l’Afrique et l’espace CEDEAO dont 27% avec le Nigéria. »
« La part des investissements français a subi une chute de 7% à 4%. »
Or, soulignera-t-il, « La part des investissements français a subi une chute de 7% à 4%. » Avec 140 filiales de grosses entreprises françaises, employant 40.000 personnes, ainsi que 500 PME françaises de droit local sont implantées en Côte d’Ivoire, la France reste toutefois le premier investisseur étranger en Côte d’Ivoire. Mais pour combien de temps encore…Soulignant l’expertise des entreprises françaises, il en conclu : « Le gouvernement entend renforcer les reformes, j’en appelle au secteur privé en général et aux entreprises françaises à davantage s’intéresser à l’économie ivoirienne, dans les secteurs des TIC, des infrastructures, de l’énergie, de l’agro-industrie, du tourisme. »
Le message est clair. Alors que la Côte d’Ivoire, en plein boom économique, est en quête de nouveaux investisseurs pour financer son Plan national de développement (PND)_lequel est entré dans sa seconde phase 2016-2020_ elle invite les investisseurs français à saisir les opportunités que leur offre la Côte d’Ivoire, porte d’entrée des marchés d’Afrique de l’Ouest, et à se repositionner dans un pays aujourd’hui où leurs homologues européens, les Chinois mais également si les Marocains sont en passe de prendre le dessus.
« La France veut être à ses côtés pour accompagner son développement et rester pour elle le partenaire de référence. »
Une invitation en phase avec les ambitions affichées par la délégation française, conduite par le ministre ministre des Affaires étrangères français Jean-Yves Le Drian. Lequel réaffirmera, à l’issue de son tête à tête avec le president Ivoirien, l’engagement de la France. « Sous votre impulsion, M. le président, la Côte d’Ivoire a retrouvé sa place de locomotive économique de la région et la France veut être à ses côtés pour accompagner son développement et rester pour elle le partenaire de référence. » Pour ajouter des actes à ses paroles, il annonce l’octroi d’un nouveau financement de 2 milliards d’euros, dont une majorité sous forme de prêts concessionnels au cours des trois ans à venir. Des fonds notamment destinés à financer le métro d’Abidjan, une réalisation française. Le president Emannuel Macron doit, dans le cadre du Sommet UE-Afrique qui se tiendra en novembre prochain à Abidjan, en poser la première pierre. Tout un symbole…
Par Issiaka N’Guessan, à Abidjan
Ce message est également disponible en : الإنجليزيةالفرنسية