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Parcours Mahamadi Rouamba directeur général TicAnalyse

Burkinabé, Mahamadi Rouamba, comme d’autres entrepreneurs du continent, a créé, autour des problèmes que rencontre le continent, des concepts qui proposent des solutions concrètes. Fondateur et CEO de TICANALYSE un bureau d’ingénierie numérique et de BeoogoLAB un centre d’entreprenariat numérique, il se lance désormais dans l’e-commerce avec la même ambition : combler les failles qui freinent le développement du secteur dans la sous-région.

 

Par DBM

 

 

De sa formation en sociologie, Mahamadi Rouamba, Burkinabé, aurait tiré une aptitude à observer, analyser, décrypter l’environnement qu’il entoure. De là, soucieux d’apporter des solutions aux problèmes qu’il constate, il devient entrepreneur, à la tête de plusieurs sociétés. « Je suis entrepreneur dans le domaine du numérique. J’ai commencé ma carrière entrepreneuriale en créant une société d’ingénierie informatique, Tic analyse, qui développe des solutions numériques pour accompagne le développement en Afrique (e-gouv, e-educ, e-santé…). Et par la suite, nous avons été contactés par plusieurs start-uppers qui nous ont demandé de les accompagner. On a donc créé une deuxième société, BeoogoLAB. »

 

« Les clients ne peuvent commander, payer en ligne, et même se faire livrer. Donc le processus est incomplet »

 

 

S’il aurait pu s’arrêter là, notre fin observateur, ne pourra rester impassible face aux failles qui freinent le développement du secteur dans la sous-région. « Au bout de quelques années, j’ai constaté un besoin dans le développement de l’e-commerce. La nouvelle manière de faire du commerce, l’e-commerce, peine à se développer dans notre territoire. En dépit d’un certain nombre d’innovations technologiques, de l’accès de plus en plus important à la connectivité, l’e-commerce ne bénéficie pas de toutes ces opportunités. Si sur le web, les réseaux sociaux, on trouve de plus en plus de fournisseurs, les clients ne peuvent commander, payer en ligne, et même se faire livrer. Donc le processus est incomplet. »

 

« Dans cet espace UEMOA, on trouve 38 monnaies électroniques qui circulent, c’est comme si nous avions 38 devises différentes »

 

Ainsi, après une analyse sur les goulots d’étranglement de l’activité en Afrique de l’Ouest, le jeune homme identifie quatre problématiques auxquelles il apporte, là encore, des solutions. « La première, dans cet espace UEMOA, on trouve 38 monnaies électroniques qui circulent, c’est comme si nous avions 38 devises différentes. Le client et le marchand sont toujours dans le processus de sélectionner le meilleur moyen de paiement. Le deuxième, le faible développement des places de marché. Ce sont pour l’essentiel des boutiques de commerce alors que si on regarde le développement de l’e-commerce dans le monde, les géants comme Alibaba, ce sont des places de marché. Troisièmement, la confiance vis-à-vis des transactions à distance. 98% des acteurs présents, préfèrent payer à la livraison. Tant qu’ils n’ont pas touché le produit, ils ne payent pas, ce qui signifie qu’il y un problème de confiance. Enfin, reste la question de la livraison et du dernier kilomètre. Parce que nous n’avons pas dans cette région de système d’adressage commun à tous. Nous avons donc pensé à un système qui résout tous ces problèmes. On a commencé par créer un moyen de paiement qui fait de l’interopérabilité ; lequel doit intégrer un tiers de confiance, et doit s’adapter aux places de marché, avec la possibilité de remplir son panier avec des produits de plusieurs marchés, quand paye, une seule fois, le système dispatche aux différents marchands, de manière instantané, enfin, il répond à la problématique de la livraison. »

 

Initié en 2015, le concept a ensuite été présenté à la banque centrale de l’UEMOA, certifié, il lui restait à trouver un partenaire bancaire. « Puisque nous ne sommes pas une institution financière. Nous venons de le trouver. C’est un groupe avec des représentations dans toute la zone. Le lancement sera donc effectué avant la fin de l’année. »

 

Prix de la start-up de l’année dans la catégorie e-commerce

 

En attendant, son concept, résolument novateur, présenté lors de la dernière édition d’Afric’Up, en octobre dernier à Tunis, lui a valu de recevoir le prix de la start-up de l’année dans la catégorie e-commerce. Après avoir remporté l’ African Diaspora Entrepreneurship Award , Mahamadi Rouamba a par ailleurs été nommé en décembre 2017 au grade de Chevalier de l’Ordre du Mérite des Arts, des Lettres et de la Communication avec Agrafe Postes et Télécommunication par le Président du Faso Rock Marc Christian Kaboré. Précisément pour les solutions qu’ils apportent et sa contribution au développement du Burkina.

 

 

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