Parcours Aziz Yérima, profession : « Touche-A-Tout »
Au moment où l’éducation nationale végète et que la fuite des cerveaux s’accélère, certains ont choisit de résister et d’explorer les niches d’opportunités inexploitées dans leur pays. C’est le cas Aziz Yérima fondateur de la startup PayDunya qui propose une solution (de plus) pour le commerce en ligne.
Par Mouhamed CAMARA
Malgré la révolution NTIC, les prouesses en matière de mobile banking, acheter en ligne, en Afrique, demeure complexe. Il faut bénéficier d’une carte bancaire, et donc d’un compte en banque ce qui ne concerne que 15% de la population ouest-africaine ; accepter ensuite des coûts de livraison faramineux quand on achète à l’international, et enfin prendre le risque de ne jamais recevoir son colis ou de se faire usurper ses données personnelles. Bref, un parcours du combattant. Et pourtant, la demande augmente à mesure que la classe moyenne se développe, ses besoins en consommation avec le même rythme.
Et c’est pour répondre à cette attente qu’Aziz Yérima a créé PayDunya en 2013. Alors jeune étudiant à l’Ecole Supérieure Multinationale des Télécommunications (ESMT) de Dakar, âgé d’une vingtaine d’années, il flaire le filon après un cours sur le mobile payment. Mais pour autant, ce titulaire d’une Licence en électricité et Informatique à l’IUT du Bénin et d’un Master en Réseaux Télécoms&Multimédia se heurte à deux obstacles:« au lancement du projet, très vite, nous avons eu un souci avec les hébergeurs de site parce qu’il nous fallait payer un nom de domaine du site web. Comment payer sans carte bancaire ? Après avoir contourné ce souci, il restait la deuxième difficulté qui était de faire accepter par Paypal les paiements des clients sur le site web alors que ce dernier nous imposait d’avoir un compte bancaire basé en Europe ».
« Chez PayDunya, nous ne vendons pas un service, nous proposons une solution aux problèmes des startups africaines »
Face à cette contrainte, Aziz Yérima a dû revoir ses ambitions à la baisse. Du moins temporairement puisqu’en 2015, il revient avec une version de PayDunya plus étoffée, plus allégée répondant mieux aux besoins des clients grâce aux concours de deux amis qui sont devenus du coup ses partenaires. En une année d’exercice, PayDunya intègre tous les services de mobile money grâce à ses quatre solutions : d’abord, l’API qui permet de passer par un site web ou une application mobile afin de payer un bien acheté. Ensuite, le Clic And Pay (CnP) qui est idéal pour faire des ventes sur les réseaux sociaux et sites d’annonces. Ces deux solutions sont accompagnées par le service Paiement à la livraison (PAL). Et enfin, la quatrième solution est la demande de Paiement (DmP) usitée pour le règlement d’une prestation de service.
Vu le succès de la plateforme au Sénégal où chaque jours PayDunya gagne de nouveaux clients, l’ambition du consultant chez Uppersies, est de conquérir toute l’Afrique avec comme finalité l’uniformisation du modèle : « pour cela, nous allons nouer des partenariats dans chaque pays africains avec les services de mobile money et d’y avoir un représentant local. Chez PayDunya, nous ne vendons pas un service, nous proposons une solution aux problèmes des startups africaines. Nous pensons que c’est en répondant bien et mieux aux besoins de populations que nous mobiliserons toute Afrique sur notre plateforme »se projette t-il.
Même si les populations africaines soient un peu réticentes à faire confiance aux paiements en ligne, Aziz Yérima est convaincu que ces plateformes constituent un maillon essentiel pour le développement du continent. C’est pourquoi, il a lancé une seconde startup Pooser Company qui espère-t-il aura le même succès que PayDunya.