« La centrale solaire photovoltaïque de Zagtouli constituera la plus grande centrale solaire de l’Afrique de l’Ouest »
A l’occasion de la deuxième édition des Energies et Energies Renouvelables d’Afrique (SEERA), qui s’est tenue en mai dernier à Ouagadougou, le ministre de l’Energie burkinabè, le Professeur Alfa Oumar Dissa, a expliqué les innovations majeures de son pays dans l’utilisation des énergies renouvelables. Retour sur la SEERA avec cette interview exclusive du Ministre.
Propos recueillis par Ibrahima SANOU
Quelle est la particularité de cette deuxième édition de la SEERA ? Peut-être son thème : la « Promotion du mix énergétique et de l’efficacité énergétique pour un accès durable à l’énergie pour tous » ?
La SEERA 2017 s’inscrit en droite ligne de la vision du Gouvernement du Burkina Faso pour la promotion de l’Energie durable pour tous, à travers l’accroissement de la disponibilité et de l’accessibilité de l’Energie, un des objectifs majeurs du Plan National de Développement Economique et Social (PNDES). Ce thème résonnait donc avec les engagements du Gouvernement du Burkina Faso, qui a pris l’option claire de la transition énergétique. Et ce à travers l’utilisation des énergies renouvelables ainsi que par la promotion de l’efficacité énergétique, conformément aux engagements pris par Son Excellence, Monsieur Roch Marc Christian Kaboré, Président du Faso, dans son programme quinquennal. L’objectif final étant d’apporter une réponse au déficit structurel de l’offre et de réduire à terme les coûts de production indispensables à notre développement économique et social.
Quelles sont les actions en cours au Burkina Faso pour réussir cette transition énergétique ?
Au Burkina Faso, nous sommes en train d’accroitre la capacité de production d’électricité à travers, notamment, la construction de centrales solaires et thermiques, la promotion d’installations solaires dans les bâtiments publics et chez les particuliers, le développement de systèmes solaires in/off grid pour l’électrification rurale, l’utilisation de la biomasse énergie, la poursuite des projets en cours dans le domaine de la production et la construction de pipelines et de dépôts de stockage dans le domaine des hydrocarbures. L’objectif visé à terme, est d’accroitre le taux de couverture nationale en électricité et de le porter à 80% à l’horizon 2020, d’amener à 1000 MW la production en énergie électrique, et enfin de disposer en quantité et en qualité des hydrocarbures sur toute l’étendue du territoire.
L’atteinte de ces objectifs nécessite un certain nombre de réformes institutionnelles et législatives qui n’étaient pas effectives lors de la première édition SEERA. Qu’en était-il cette année ?
La dernière réforme en date est le vote du 20 avril 2017 par l’Assemblée Nationale de « la loi portant règlementation du secteur de l’énergie » et qui permet entre autres : l’investissement privé dans la production et la distribution – à travers le partenariat public-privé avec injection dans le réseau interconnecté de la SONABEL – et l’accès des tiers au dit réseau. Cette nouvelle loi permettra d’améliorer la couverture du pays en énergie, de réduire la fracture entre les villes et les campagnes, et de soutenir l’accès à l’énergie pour tous. Aussi, certains grands projets arrivent à maturité. Notamment la centrale solaire photovoltaïque de Zagtouli – d’une puissance de 33 MW dont la construction devrait s’achever avant la fin 2017 – qui constituera la plus grande centrale solaire de l’Afrique de l’Ouest.
Votre mot de fin…
Je formule le vœu d’un ancrage fort de la SEERA, après cette seconde édition. Un ancrage en Afrique et au Burkina Faso. Et je suis persuadé qu’elle – la SEERA – se positionnera à l’avenir comme une vitrine fédératrice de toutes les initiatives de promotion de l’accès à l’énergie, des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
Auteur : Ibrahima SANOU // Photo : Pr Alfa Oumar Dissa Ministre de l’Energie burkinabè © DR
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