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« Journée de l’Algérie » : Les opportunités du marché algérien exposées en France

Avec près de 42 millions d’habitants, une croissance hors-hydrocarbures de plus de 3% et une classe moyenne qui atteint 10 millions de personnes, le marché algérien intéresse de plus en plus les PME et ETI d’Auvergne-Rhône-Alpes, deuxième région économique de France. Pour preuve, plus de 600 opérateurs économiques participaient, le 31 janvier, à Lyon, à la Journée de l’Algérie. La première manifestation de ce genre organisée en France s’est focalisée sur quatre secteurs d’activité porteurs : l’agriculture, les énergies renouvelables, la plasturgie et le tourisme.

Par Zahra Rahmouni

Avec près de 42 millions d’habitants, une croissance hors-hydrocarbures de plus de 3% et une classe moyenne qui atteint 10 millions de personnes, le marché algérien intéresse de plus en plus les PME et ETI d’Auvergne-Rhône-Alpes, deuxième région économique de France.

Les entreprises françaises lorgnent sur le marché algérien 

Actuellement, 622 entreprises régionales exportent déjà leurs produits vers le pays et « plus de trente entreprises de la région AURA y sont implantés », rappelle Alain Marlaix, président de la Commission des relations internationales et des accords agricoles de la région AURA. En parallèle, l’Algérie, qui constitue la quatrième puissance économique du continent africain, se tourne davantage vers la diversification pour sortir de sa dépendance aux hydrocarbures. Le pays communique désormais sur les nombreux secteurs porteurs d’opportunités dont l’agroalimentaire.

« La demande en terme de froid est assez inimaginable en Algérie », indique Sabrina Benbouali, conseillère export chef de pôle Agrotech à Business France Algérie. « Il y a un besoin d’accompagnement sur toute la chaîne », explique-t-elle aux entrepreneurs français présents lors de l’atelier consacré à l’agrobusiness. « Il est clair que le potentiel de conservation et de transformation de produits alimentaires en Algérie est colossal. On parle de millions de mètres cube de stockage et tout ce qui est processus pour mieux valoriser, conserver et exporter les produits alimentaires », précise le gérant d’une société algérienne spécialisée dans le froid industriel.

Investir sur place et produire localement

En Algérie, les autorités veulent toujours limiter la facture des importations évaluées à près de 40 milliards de dollars en 2018. La levée de l’interdiction sur les importations et l’entrée en vigueur du Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS), le 28 janvier dernier, est un message clair aux entrepreneurs étrangers ainsi qu’aux importateurs algériens. « Il s’agit d’une surtaxe sur les produits finis et transformés qui va de 30 à 200%. Si le produit est taxé à 200%, cela veut dire qu’il peut-être produit localement ou que c’est un produit de luxe », détaille Sabrina Benbouali.

« Certes, l’Algérie est un pays importateur et continuera à importer potentiellement des produits ou des équipements que l’on ne fabrique pas encore mais en ce qui concerne l’alimentaire, les temps où l’Algérie importaient des pommes et des bananes est fini. Il est fondamental que les entreprises françaises s’installent dans le pays pour réussir », estime un autre entrepreneur algérien présent à Lyon.

Le pays a donc mis en place un système de taxe applicable aux opérations d’importation de marchandises et « consacre 35% de son budget à l’investissement », précise Smaïn Boudjebbour, représentant de l’Agence algérienne de développement et de l’investissement (ANDI). Des mesures incitatives en terme de fiscalité, de financement et d’accès au foncier existent pour soutenir l’investissement local et attirer les IDE. « La non-rétroactivité des lois, la garantie du transfert de capital, la possibilité de cession d’actifs, les exonérations fiscales en font partis », énumère Smaïn Boudjebbour.

Une porte vers l’Afrique subsaharienne ?

« Nos amis algériens souhaitent aller en Afrique, ils en ont les compétences mais pas forcément l’expérience. Nous sommes présents historiquement en Afrique depuis longtemps mais aujourd’hui nous reculons », confie Jean-Louis Levet, ancien haut-responsable à la coopération technologique et industrielle franco-algérienne. La France, qui perd du terrain face à des pays comme la Chine, compte sur le co-investissement algéro-français en Afrique subsaharienne pour accéder à un marché frontalier de 100 millions de consommateurs.

Mais comme dans tout partenariat, il faut que la relation soit équilibrée et de confiance, soulevait un peu plut tôt l’ambassadeur d’Algérie en France. Les entrepreneurs algériens s’intéressent aussi au marché français mais certains se plaignent des difficultés à obtenir un visa pour voyager vers l’hexagone. « Notre partenariat se consolide (…) mais notre coopération économique connaît en terme d’investissements et de volume, un recul », a déclaré Abdelkader Mesdoua. « Le développement du partenariat d’exception se trouve heurté et compromis par toutes les difficultés de mobilité et d’octroi de visa, surtout pour les acteurs de la relation bilatérale comme les hommes d’affaires », a poursuivi l’ambassadeur algérien.

En marge de l’inauguration de l’usine du groupe algérien Cevital dans le nord de la France en novembre 2018, le président français Emmanuel Macron affirmait pourtant que des instructions avaient été données à l’ambassade de France à Alger afin qu’elle fasse preuve de « flexibilité » dans « l’établissement des visas pour les journalistes, les hommes d’affaires et les écrivains » algériens.

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