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Interview Raoul Rugamba « Avec Africa in Colors, nous voulons écrire une histoire à succès racontant l’avènement de l’industrie créative africaine »

La capitale rwandaise accueillera du 26 au 28 mars 2020, la première édition d’ «Africa in Colors festival». Plus de 5 000 personnes du monde entier, experts, investisseurs et pionniers de l’industrie créative, vont ainsi se réunir avec un seul objectif , positionner l’Afrique sur la carte mondiale de l’industrie créative. Ambitions et explications avec son initiateur, Raoul Rugamba.

Parlez-nous de vous, votre parcours, vos activités actuelles …et finalement ce qui vous a amené à vous intéresser au secteur de l’industrie créative en Afrique ?

 

Je m’appelle Raoul Rugamba, je suis un entrepreneur rwandais et je suis le fondateur de Hobe Agency, une agence de communication créative et de gestion d’événements. J’ai commencé à travailler dans l’industrie créative via mon oncle connu sous le nom de Judo, qui possède Positive Production, en 2008, j’étais alors technicien du son et de l’éclairage. Après cela, j’étais en charge d’assister Judo dans ses affaires, de suivre les clients, de fournir du matériel, et en 2015 j’ai eu l’occasion de m’aventurer dans la communication créative et j’ai ainsi ouvert ma propre entreprise, Hobe Agency et depuis, nous sommes impliqués dans l’image des entreprises, le lancement de produits / services, le développement de projets et coordination, la création de nouvelles solutions etc. Et actuellement, nous travaillons sur un nouveau projet appelé Africa in Colors.

 

C’est à ce titre que vous organisez, en mars prochain à Kigali, Africa in Colors. Présentez-nous le concept de cet évènement …

 

L’idée nous est venue après avoir réalisé que nous avons un défi sur le continent africain lorsqu’il s’agit d’être cohérent, pérenne, de générer des revenus, de créer plus d’emplois dans l’industrie créative. Aussi, nous avons décidé de nous attaquer à ce défi et de créer une plateforme qui va aborder ces questions de manière plus approfondie. Ce qui a donné Africa in Colors, un projet visant à créer des écosystèmes industriels créatifs durables et solides à travers l’Afrique, à faciliter le commerce des entrepreneurs créatifs et à faire des affaires à travers le continent. Les institutions gouvernementales comprennent comment fonctionne l’entreprise et l’importance d’en faire une priorité dans un pays, de créer un environnement sûr pour les investisseurs afin de puiser dans ce secteur, pour in fine créer des emplois et de la richesse sur le continent. Ainsi, le festival Africa in Colors est un des programmes du projet Africa in Colors pour lequel nous invitons tous ces acteurs clés de l’industrie créative à se réunir dans un pays africain pour une période spécifique, à trouver des solutions et à faire des affaires en direct.

 

Ainsi plus qu’une conférence ou une foire c’est une plateforme dédiée aux industries créatives en Afrique que vous créez ?

 

En effet, si nous nous limitions à un simple festival, une fois l’évènement terminé, on se retrouverait dans le même environnement avec les même défis, et à la fin nous manquerons encore cette opportunité d’avoir un impact sur la jeune génération, d’offrir quelque chose de durable à notre continent ,pour l’avenir.

 

Si la créativité africaine n’est plus à démontrer, elle ne représente que 5% d’un marché mondial estimé à plus de 2 milliards de dollars. Qu’est ce qui fait défaut ?

 

Petite correction, notre part en tant que continent est inférieure à 2%, et le marché mondial vaut plus de 2 billions de dollars, et cela est dû d’abord au fait que nous, nous tous, les entrepreneurs créatifs et les autres acteurs de l’industrie créative, travaillons comme une unité à part entière, chacun dans son coin, sans plateforme de collaboration, où les secteurs publics et privés se réunissent et discutent de leurs besoins, de ce qui est faisable et de ce qui n’est pas faisable, comment créé cet environnement qui va faire croître cette industrie devrait, etc. Et une fois que nous aurons cela, sur une base solide, la croissance de cette industrie et des acteurs de cette industrie sera imparable.

 

C’est cet écosystème que vous voulez créer en réunissant les artistes eux-mêmes mais également les acteurs publics et privés, les investisseurs…

 

Nous voulons que cette plateforme soit une simulation de l’environnement sain que nous voulons construire pour que les écosystèmes des industries créatives du continent se développent et soient un contributeur majeur à l’économie de notre continent.

 

Nous invitons ainsi toutes les parties prenantes à nous réunir, discuter directement sur ce qui est faisable et ce qui ne l’est pas. Nous voulons que les parties prenantes puissent tracer des lignes et des étapes sur la façon dont nous allons aller de l’avant pour construire un environnement qui va devenir la vitrine des talents africains, porter la croissance et favoriser les opportunités d’emploi sur le continent.

 

Pour conclure, concrètement comment va se dérouler l’évènement, qui y participera, sous quel format…

 

Nous utilisons une approche différente des festivals habituels, des conférences auxquelles nous assistons. Nous voulons que ce festival soit le plus pratique possible, génère des affaires, valorise autant que possible les opportunités et les talents, organise autant que possible des ateliers. Nous voulons que ce festival soit une preuve vivante du pouvoir de la collaboration. Nous voulons que ce festival soit un témoignage des opportunités infinies générées lorsque les acteurs de l’industrie créative se réunissent. Nous voulons écrire une histoire à succès racontant le début d’un nouveau voyage vers un écosystème efficient de l’industrie créative africaine.

 

Pour en savoir plus : http://africaincolors.com

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