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Interview « Le Sénégal a trois atouts : les hommes, la paix et la démocratie »

Pape Demba Diallo, directeur exécutif, responsable du processus d’investissement, en charge du numérique, des services, des infrastructures et l’industrie, au sein du Fonsis, livre en exclusivité à ANA les grands axes de la stratégie Émergence du Sénégal. 

Propos recueillis par Dounia Ben Mohamed

Vous dirigez le Fonsis. Quelle est la mission de cet organe stratégique du Sénégal Émergent ? 

Le Fonsis est le fonds souverain d’investissement stratégique du Sénégal. Un fonds qui comme son nom l’indique appartient à l’État du Sénégal est a pour mission d’accompagner les entrepreneurs et les entreprises dans leur développement en investissant dans leur capital.

Quel rôle jouez-vous dans la stratégie Émergence du Sénégal ?

L’émergence suppose un certain nombre de prérequis importants. Le Sénégal dispose à ce titre de trois atouts : les hommes, la paix et la démocratie. Une base sur laquelle on peut construire et développer une politique qui a du sens. Une politique mise en œuvre par des structures complémentaires, dont le Fonsis, l’Agence de Gestion du Patrimoine Bâti, le Fongip qui garantit le financement bancaire pour les PME et PMI… Toutes ces structures participent au renforcement des entreprises mais aussi les accompagnent dans de nouveaux projets. La politique défendue par l’État et ses structures permet de construire le socle qui va nous permettre d’atteindre l’Émergence.

Le Sénégal dispose d’une des économies les plus diversifiées de la région. Ceci dit, quels sont les secteurs prioritaires pour vous ?

Tous les secteurs. Comme vous le dites, notre économie est diversifiée, donc tous les secteurs sont ouverts aux investisseurs. Mais là où nous mettons le focus, c’est dans les secteurs ciblés par le Plan Sénégal Émergent (PSE). Nous avons une population croissance donc tout ce qui est lié à l’agriculture est prioritaire. En vue de donner aux producteurs non seulement les moyens d’atteindre l’autosuffisance alimentaire mais aussi d’exporter. L’industrie également, car il faut savoir transformer ces produits, et créer ainsi de la valeur. Les infrastructures énergétiques ensuite, à travers l’aménagement de centrales solaires et toute la politique de diversification et de mix énergétique. Les infrastructures de transport, les autoroutes, le train… Nous avons déjà le TER, forme de RER, un train urbain qui desservira la banlieue de Dakar. Le train qui va desservir l’est du pays, dont le Mali. L’aérien aussi est développé, avec le nouvel aéroport doté d’une capacité de 5 à 6 millions de passagers et d’accueillir les plus gros porteurs comme l’A 380.

Quels sont vos arguments pour convaincre les investisseurs de choisir la destination Sénégal… plutôt que la Côte d’Ivoire par exemple ?

Il n’est pas difficile de les convaincre. Nous avons un pays jeune, stable, démocratique, avec une très bonne qualité de ressources humaines, où nous investissons aussi dans la formation des secteurs de demain, comme l’informatique, le Big data et ils ont à leur disposition le Fonsis pour les accompagner dans leurs projets d’investissement.

 

Propos recueillis par Dounia Ben Mohamed

 

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