Forum des Diasporas Africaines » Une réponse et une espérance »
36 millions d’Africains qui vivent hors de leur continent. Chaque année ils envoient 70 milliards d’euros à l’Afrique. Des flux qui ont doublé depuis 2000 pour la diaspora africaine résidant en France. Près de 3,6 milliards d’hommes et de femmes, dont une majorité de binationaux, qui étudiant, travaillent, investissent en France… et de plus en plus en Afrique. Longtemps négligée, cette diaspora aujourd’hui, et la manne financière qu’elle représente, est aujourd’hui au centre de tous les intérêts. Parmi d’autres, le Forum des Diasporas Africaines, qui se tiendra le 21 juin à Paris, la met à l’honneur.
Par Bilkiss Menouter
Si l’aide publique au développement a représenté, en 2017, 146 milliards de dollars, 40 milliards de dollars pour les investissements extérieurs, les transferts de fonds entre les diasporas africaines dans le monde et leur pays d’origine, atteignent chaque année les 70 milliards d’euro. En France, où 3,6 millions de personnes d’origine africaine, dont une majorité de binationaux, ils ont pesé près de 10 milliards d’euros. Des flux financiers en augmentation qui ont doublé depuis 2000… et qui suscite tous les intérêts. Acteurs publics et privés, banques, compagnies d’assurance, compagnies aériennes et voyagistes… Longtemps négligées, les diasporas africaines sont aujourd’hui courtisées. De plus en plus d’évènements leurs sont dédiés pour les inviter à investir en Afrique, dans leur pays d’origine notamment. Mais pas seulement. Ce qui est la tendance : au-delà d’envoyer de l’argent à la famille restée au pays, la diaspora n’a jamais cessé de maintenir un lien, notamment financier, avec son pays d’origine. Et de plus en plus, elle manifeste le désir d’y investir.
« Les diasporas sont potentiellement des acteurs majeurs du développement de l’Afrique »
Une demande à laquelle ambitionne de répondre le Forum des Diasporas Africaines en France, dans la seconde édition se tient le 21 juin à Paris. « Le Forum arrive comme une réponse et une espérance, il affirme que la mobilité des personnes et les stratégies de co-développement peuvent être une solution pour l’intégration des populations issues de l’immigration africaine et pour l’accession à l’émergence du continent africain, indique l’organisateur, Marc Hoffmeister. Transferts financiers, transferts de compétences : les diasporas sont potentiellement des acteurs majeurs du développement de l’Afrique, où 450 millions de jeunes arriveront sur le marché de l’emploi d’ici 2050, alors que la croissance africaine actuelle ne permet d’espérer que la création de 250 millions d’emplois. »
Lors de sa 1ère édition en 2018, le Forum des Diasporas a accueilli plus de 3000 participants. Il revient en 2019 dans un nouveau lieu, avec un programme résolument tourné vers l’apport de solutions concrètes et la promotion d’initiatives structurantes pour aider la diaspora à entreprendre et accompagner toute personne souhaitant développer une activité en lien avec l’Afrique.
« Cette jeunesse entrepreneuriale euro-africaine ne manque ni d’énergie, ni d’idées innovantes à fort impact social et environnemental, en France comme en Afrique »
« Ce Forum entend répondre aux préoccupations concrètes de son public, composé à 60% de porteurs de projets, dont une majorité de jeunes. Cette jeunesse entrepreneuriale euro-africaine ne manque ni d’énergie, ni d’idées innovantes à fort impact social et environnemental, en France comme en Afrique. L’originalité du Forum des Diasporas Africaines, c’est de s’adresser directement à cette jeunesse et à ses réseaux, véritable creuset de nouvelles formes de relations sociales et économiques entre nos deux continents, portant les valeurs de l’entrepreneuriat, du développement durable et encourageant l’audace et la créativité. »
Dans la lignée des recommandations issues du Forum 2018, compilées par l’Ipemed, les thèmes de l’accès au financement, la mobilité professionnelle, le recrutement de talents ou encore le digital et la Responsabilité Sociale et Environnementale des entreprises (RSE), seront au cœur des échanges.