Focus Soma Mwana Une immersion innovante dans le monde des livres
Soma Mwana organise des séances de lectures de livres en anglais pour les élèves des écoles primaires publiques rwandaises. Divine Uwase Agatesi, co-fondatrice, explique l’importance de ces temps de lecture, les objectifs et les projets futurs de l’organisme, qui s’est adapté à la crise sanitaire actuelle.
Par Saady Cyuzuzo
Qu’est-ce que Soma Mwana ?
Soma Mwana est une entreprise sociale qui a décidé de s’attaquer aux incohérences de l’éducation actuelle et de l’orienter vers une éducation en adéquation avec le 21esiècle. L’objectif est de créer une expérience éducationnelle par l’utilisation de livres anglais afin d’améliorer l’esprit critique et la créativité des élèves de l’école primaire publique.
Comment s’organise votre action ?
Notamment par des sessions de lecture de 40 minutes tous les jeudis dans les écoles primaires publiques, ici au Rwanda. Nous avons aussi mis en place Imuturanyi, une immersion innovante dans la langue anglaise qui aide les élèves à améliorer leur vocabulaire et leur compréhension. Nous avons aussi une application, elle aussi appelée Soma Mwana, développée pendant la crise du Covid-19 et que nous espérons lancer en novembre. Ce sera une application intuitive qui contiendra des livres pour enfants ainsi que des exercices pour les aider à maitriser l’art de la lecture. Cela permet de créer une habitude de lecture par le biais de la technologie. Enfin nous proposons un camp d’été, qui propose un programme d’apprentissage pendant les vacances scolaires.
Quel sont les objectifs de ces projets ?
Avec le programme Soma Mwana et son pendant Umuturandyi, nous cherchons à aider les enfants à développer et maintenir une attitude positive autour de la lecture et de la littérature tout en améliorant leur compréhension de l’anglais. La langue forme un aspect important dans l’éducation et la culture, l’identité et l’affiliation sociale étant souvent lié à la langue parlée dans les cours d’écoles. Donc c’est un premier objectif. L’autre est à long terme : nous espérons pouvoir créer à partir de ces lectures des activités parascolaires avec pour objectif de former 500 penseurs et écrivains au Rwanda d’ici 2024.
Avec la fermeture des écoles due au Covid-19, comment avez-vous adapté vos activités ?
Pendant la crise du Covid-19, nous avons dû arrêter nos sessions hebdomadaires de lecture dans les écoles. Nous conduisons actuellement un atelier de 10 semaines, avec deux sessions de deux heures où l’on travaille l’esprit critique avec 14 enfants. Chaque enfant a reçu un journal intime au début, pour qu’ils soient plus conscients d’eux-mêmes, y écrivent leur pensées, leurs buts, leurs rêves. Nous utilisons également les jeux qui sont très importants pour l’esprit d’équipe et aussi les échecs, pour développer la stratégie et la mémoire. Nous organisons aussi des débats, du théâtre. Mais tout cela n’est que dans l’attente de l’annonce public de la réouverture des écoles, puisqu’une grande partie de notre travail se fait à travers une présence dans les salles de classe, en organisant nos ateliers, en partageant des livres avec les enfants…
Quel impact avez-vous sur la communauté pour le moment ?
On s’est vite rendu compte qu’il était rare pour les élèves d’avoir entre les mains un livre. Donc je crois que le succès de Soma Mwana est principalement visible à travers les sourires radieux de nos élèves quand ils reçoivent un livre à lire et leur empressement à apprendre de nouveaux mots. Cela nous conduit à la conclusion que le programme Soma Mwana est important dans le système éducatif rwandais.