Étude « Plongée au cœur de la ruche entrepreneuriale »
84% des femmes souhaitent entreprendre pour avoir un impact positif sur la société. C’est l’une des conclusions d’une étude réalisée par le cabinet de conseil Roland Berger l’entrepreneuriat féminin en Afrique. Laquelle met en exergue les ambitions, et les obstacles, des entrepreneures du continent.
Par Bilkiss Mentari
« 84% des femmes souhaitent entreprendre pour changer le monde » souligne Anne Bioulac, Co-managing Partner de Roland Berger France. L’une des principales conclusions d’une étude réalisée par Roland Berger sur l’entrepreneuriat féminin en Afrique. Révélée à l’occasion de la 3ème édition du sommet Women In Africa (WIA) à Marrakech, cette « Plongée au cœur de la ruche entrepreneuriale », qui aura interrogé 1200 personnes, desfemmes mais également des hommes, entrepreneurs, étudiants, professionnels, acteurs de soutien à l’entrepreneuriat (fonds de capital-risque, accélérateurs et incubateurs), met en exergue les ambitions des entrepreneuses Africaines ainsi que les obstacles qu’elles rencontrent.
« Plus que les hommes, les femmes qui entreprennent sont guidées par la recherche d’impact positif avec une volonté profonde de changer le monde et leur environnement »
Ainsi, il en ressort que plus que les hommes, les femmes qui entreprennent « sont guidées par la recherche d’impact positif (84%) avec une volonté profonde de changer le monde et leur environnement ». A ce titre, 41% des entrepreneuses ont lancé une startup dans l’éducation ou l’agriculture. Seules 16% des étudiantes et professionnelles interrogées citent devenir riche comme une des finalités de leur engagement. 60% des entrepreneuses expliquent qu’elles auraient choisi de travailler dans une ONG si elles ne s’étaient pas lancées dans l’aventure entrepreneuriale.
« En 2018, l’étude mettait en lumière la valeur créée par l’entrepreneuriat Afrique, continent où le taux de femmes ayant lancé leur activité est le plus important (24%). Il était intéressant de comprendre cette année les trajectoires individuelles de celles qui font l’entrepreneuriat. Les femmes sont largement attirées par l’entrepreneuriat – 96% des étudiantes interrogées déclarent envisager de lancer leur activité – notamment parce qu’en devenant entrepreneuses, elles souhaitent avoir un impact positif sur la société », poursuit Anne Bioulac.
70% des femmes se sentent désavantagées par rapport à leurs homologues masculins
Aussi, pour un continent qui compte le plus fort taux de femmes entrepreneures (entre 20 et 30% selon les sources) ; 96% des étudiantes considèrent l’entrepreneuriat comme un choix de carrière possible. Une tendance qui se confirme donc… Tout autant que les obstacles qui freinent leurs ambitions. « Le marché de l’entrepreneuriat féminin en Afrique est caractérisé par trois failles majeures, relève l’étude : le manque de formation technique ; l’absence d’acteurs extérieurs qui permettraient de mieux attirer les investissements ; l’inégalité hommes-femmes. » 70% des femmes se sentent désavantagées par rapport à leurs homologues masculins. Et d’en conclure : « Dans l’ensemble, les femmes entrepreneuses se sentent désavantagées par rapport aux hommes entrepreneurs, une perception non partagée par ces derniers. Seulement 36% d’entre eux estiment que les femmes sont désavantagées, contre 70% des femmes. »
Consultez l’étude complète : « Plongée au cœur de la ruche entrepreneuriale » Les ambitions et obstacles de l’entrepreneuriat féminin en Afrique