Si au cours de la pandémie Covid 19, l’innovation aura été au RDV aux quatre coins du monde, à travers des solutions fournissant des réponses, concrètes, aux problématiques posées par la crise, le prolongement de cette dernière pourrait freiner le processus s’inquiète l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). En attendant, si le classement des 10 pays les plus innovants est dominé par les pays à revenu élevé, l’édition 2020 confirme la montée en puissance de l’Asie et notamment de la Chine, tandis que l’Afrique se rapproche, lentement mais sûrement du top 50.
Par DBM
Révélé le 2 septembre, l’Indice mondial de l’innovation 2020, reste dominé par les pays à revenu élevé. Ainsi la Suisse, la Suède, les États-Unis, le Royaume-Uni et les Pays-Bas sont en tête du classement en matière d’innovation.
Ceci dit, si les têtes de liste ne changent guère cette dernière montre néanmoins une montée en puissance de plusieurs pays d’Asie, en particulier la Chine, Chine (14e) demeurant le seul pays à revenu intermédiaire parmi les 30 pays les plus innovants selon l’Indice, suivie de la Malaisie (33e).
Plus largement, les pays les mieux classés selon l’Indice mondial de l’innovation sont encore presque exclusivement des pays à revenu élevé, la Chine (14e) demeurant le seul pays à revenu intermédiaire parmi les 30 pays les plus innovants selon l’Indice, suivie de la Malaisie (33e).
Maurice, leader en Afrique sub-saharienne
Le pays à faible revenu le plus innovant est la Tanzanie (88e). Selon l’OMPI, Dodoma compte un système d’innovation relativement bien connecté aux niveaux interne et international et se classe parmi les 25 premiers pays du point de vue du coût des licenciements et des dépenses brutes d’équipement.
Et en Afrique sub-saharienne, Maurice (52), l’Afrique du Sud (60) et le Kenya (86) sont en tête dans cette région. Avec des institutions de qualité et un marché dynamique, Port-Louis est la 9e économie à revenu intermédiaire de la tranche supérieure la plus innovante au monde.
Le perfectionnement du marché intérieur est également l’indicateur le plus solide de l’Afrique du Sud, qui arrive première au classement pour la capitalisation boursière et neuvième pour le crédit interne au secteur privé.
Le Kenya figure parmi les « bons élèves » en matière d’innovation depuis 10 années consécutives. Il s’agit d’un record grâce à son classement dans les cinq premières positions au regard d’indicateurs tels que la facilité d’accès au crédit et les dépenses de recherche-développement financées depuis l’étranger.
« La pandémie de Covid-19 pourrait impacter le financement de l’innovation mondiale »
Par ailleurs, cette année, l’indice explore le financement et relève que les investissements à long terme sont largement en recul dans le nord du continent américain, en Asie et en Europe. Les start-ups, notamment dans les pays en développement, et les entreprises aux besoins de recherche importants devraient les plus affectées par la crise.« La pandémie de Covid-19 pourrait impacter le financement de l’innovation mondiale, souligne l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).
En effet, la pandémie du nouveau coronavirus exerce une forte pression sur l’innovation mondiale, entravant probablement certaines activités innovantes tout en stimulant l’ingéniosité dans d’autres domaines, notamment dans le secteur de la santé.
A ce stade, l’OMPI n’avance pas de chiffres précis sur l’ampleur de la chute des investissements dans la recherche et le développement provoquée par la pandémie. « Mais il y a des signaux clairs que les sources de financement de l’innovation s’assèchent partout dans le monde », a déclaré le Directeur général de l’OMPI, Francis Gurry lors d’un point de presse virtuel depuis Genève.
Dans tous les cas, la crise de la Covid-19 a frappé le monde de l’innovation alors que celle-ci était florissante. En 2018, les dépenses en recherche et développement avaient bondit de 5,2% bien plus que la croissance du produit intérieur brut (PIB) mondial, après avoir fortement rebondi après la crise financière de 2008-2009.
Le pari de l’innovation dans les « plans de sauvetage »
Dans le même temps, la crise engendrée par le nouveau coronavirus a déjà favorisé l’innovation dans de nombreux secteurs traditionnels, notamment la santé, l’enseignement, le tourisme et le commerce de détail, mais aussi dans de nouveaux secteurs.
« De vrais dangers menacent aujourd’hui l’ouverture et la collaboration internationales en matière d’innovation. Face à des défis sans précédent, les pays du monde entier doivent conjuguer leurs efforts et leurs ressources pour assurer le financement continu de l’innovation », a indiqué Bruno Lanvin, Directeur exécutif en charge des indices mondiaux à l’INSEAD.
En attendant, les pouvoirs publics de nombreux pays mettent en place des plans d’aide d’urgence pour amortir l’impact du confinement et faire face à la récession qui se profile. Mais l’Indice mondial de l’innovation 2020 précise que les nouvelles mesures doivent privilégier puis élargir l’aide à l’innovation, en particulier pour les petites et les jeunes entreprises qui rencontrent des difficultés pour bénéficier de ces plans. « La propagation rapide du coronavirus dans le monde rend nécessaire une réflexion nouvelle pour parvenir à une victoire commune face à ce défi éminemment mondial », a ajouté Francis Gurry.
Selon cette agence onusienne basée à Genève, « les plans de sauvetage » doivent être orientés vers l’avenir, notamment les instituts de recherche, les entreprises ayant des idées innovantes dans le monde post-Covid. Ce soutien sera « important » pour la branche de la santé mais il faut aussi, une fois la pandémie sous contrôle, que les investissements des gouvernements soient plus largement maintenus pour relancer la croissance économique, poursuit-il.
Source : UN info