A l’heure de la fibre optique, la problématique du “qui n’avance pas recule” s’applique à toutes les nations avec acuité. Pour la résoudre, l’Algérie s’échine à faire de la généralisation de cette technologie sa principale priorité.
Depuis plusieurs années, les nouvelles technologies diversifient l’accès au savoir et les aptitudes reproductibles. L’apparition d’un réseau mondial de télécommunications a contribué à la formation d’un espace économique mondial. Et l’Algérie veut en être.
Dans ce pays, l’amélioration du débit Internet se fait progressivement mais pas aussi vite qu’espéré. En cause, le faible taux de pénétration de la fibre optique et le manque de sécurisation des équipements. Après de multiples rebondissements et retards, Algérie Télécom met enfin son réseau très haut débit mobile à disposition des entreprises. L’opérateur national a lancé, l’an dernier, la 4G LTE dans 48 chefs-lieux algériens afin de permettre aux professionnels de bénéficier d’un débit allant jusqu’à 80 Mb/s.
Un accélérateur de développement
Une solution que beaucoup considèrent comme palliative à la fibre optique avant que celle-ci ne gagne tout le pays. Car, dans le même temps, les pouvoirs publics s’affairent à ce que chaque foyer algérien soit relié à la fameuse technologie. L’explication est limpide : “L’internet haut débit est un véritable accélérateur de développement” remarque Hamid Belkacem, manager d’un cybercafé à Tizi-Ouzou, au centre du pays. “Le haut débit est un outil d’éducation à portée de main pour les personnes marginalisées qui en étaient privées jusque-là. C’est aussi une possibilité fantastique d’apporter à des communautés marginalisées de nouvelles perspectives et de leur offrir un espace d’expression”, ajoute-t-il.
L’Internet mobile constitue le fer de lance de la transformation de la société algérienne. Et une bonne moitié des utilisateurs pensent qu’il est important de pouvoir accéder au web depuis n’importe quel lieu. Face à l’explosion de la demande au sein d’une population jeune et passionnée de technologie de pointe, les pouvoirs publics tentent d’accompagner le mouvement et ont promis la généralisation de la fibre optique. Zohra Derdouri, la ministre de la Poste et des Technologies de l’Information et de la Communication, l’a déjà confirmé : “L’ensemble du pays sera raccordé au réseau très haut débit d’ici fin 2015”, assure-t-elle.
L’Algérie, qui souffre d’une fracture numérique avec les pays riches, est donc en phase de sortir la tête de l’eau et de permettre à ses entreprises de rattraper leur retard. Algérie Télécom, qui dispose déjà d’un réseau de transport de données de 50 000 km, y contribue grandement. “Déjà, depuis l’avènement de la 3G, on assiste à une progression de la compétitivité de nos entreprises et à une plus grande internationalisation commerciale de leur part. L’accès à cette technologie, qui reste à mon avis facile à bon nombre de mes concitoyens, nous permet d’accéder en un temps record aux informations recherchées et à échanger de façon fluide avec nos partenaires. Cela a conduit aussi à la croissance de la productivité”, se félicite Ahcène Racel, propriétaire d’une entreprise de télécommunication à Alger.
Une force d’intégration des marchés de biens et services
Le numérique ne contribue pas uniquement à la croissance économique et à la fluidification des connaissances, mais aussi à la cohésion sociale. Les Algériens espèrent non seulement que cette technologie leur fera économiser du temps et de l’argent, mais améliore aussi la communication entre gouvernement et citoyens. Sur le plan économique, Amiar Habib, enseignant-chercheur à la Faculté d’économie et de gestion de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou pense que “le progrès technique dans le domaine des transports et de la communication constitue l’une des principales forces motrices de l’intégration des marchés de biens agricoles et industriels, tant domestiques qu’internationaux, en réduisant notamment les distances physiques et les coûts de transaction”. Il ajoute que “ce changement technologique est parfois incorrectement apprécié en termes de vitesse de flux de l’information. Le câble transatlantique de 1866 a réduit le temps de transmission de l’information entre Londres et New York de plus d’une semaine, ce qui équivaut à une division par 1000. Le téléphone, quant à lui, a seulement augmenté la rapidité des messages de quelques minutes (dans la mesure ou les messages téléphoniques n’ont pas à être décodés), mais a fortement contribué à la fluidification des échanges. Internet, de ce point de vue, n’a permis aucun gain en temps de transmission, mais représente une percée majeure pour les volumes d’information échangés et les modes de traitement. A tel point que la capacité de traiter efficacement des masses d’information est devenue une activité stratégique essentielle”.
Par Kaci Racelma
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